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L’actualité culturelle,
« Betty » écrit par Tiffany McDaniel
Chronique littéraire du livre « Betty » écrit par Tiffany McDaniel.
Ce livre est accessible gratuitement sur la médiathèque des Activités Sociales.
Il y a des livres qui marquent plus que d’autres. Pour moi, Betty est de ceux-là, par son humanité, sa sincérité et la description d’une époque où les filles avaient une place moindre. On suit Betty, depuis bien avant sa naissance et tout au long de son enfance. Entre un papa indien Cherokee, puit de science botanique et conteur d’histoires magiques et une maman blanche noyée dans ses souffrances cachées liées à un passé destructeur, Betty va naître et grandir dans les années 50 à 70 dans une Amérique puritaine et raciste où la femme était un élément de seconde zone, cantonnée à la cuisine, aux travaux ménagers et aux besoins sexuels des hommes. Chez les Cherokee, il en était autrement et Betty va grandir tiraillée entre ces deux mondes, soutenue par une tendresse filiale indescriptible, une relation sororale poignante, le tout baigné par l’amour de la nature qui semble permettre de soigner toutes les blessures.
L’amour et la tendresse du père pour ses huit enfants, reconnus chacun comme singulier, les porteront toute leur vie. Ils seront bercés des histoires racontées par ce père et par cette culture différente empreinte de liberté.
« Non seulement Papa avait besoin que l’on croie à ses histoires, mais nous avions tous autant besoin d’y croire aussi. En fait, nous nous raccrochions comme des forcenées à l’espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. »
Pour son père, imprégné de la culture et des traditions Cherokee, Betty sera toujours sa petite indienne, celle des huit enfants qui lui ressemble le plus. C’est l’histoire de cette famille à travers son regard de petite indienne qui nous est contée, une famille qui avance malgré les drames, bercée par un imaginaire poétique qui tente d’effacer et d’éloigner la noirceur de la vie.
« Tandis que je grandissais, j’avais l’impression d’avoir des morceaux de papier collés sur la peau. Sur ces morceaux de papier étaient écrits tous les noms auxquels j’ai eu droit. Polly la Rouge, Tomahawk Kid, Pocahontas, sang-mêlé, la squaw. J’ai commencé à me définir, et à définir mon existence, en fonction de ce qu’on me disait que j’étais, c’est-à-dire rien. A cause de cela, la route de ma vie s’est rétrécie en un sentier obscur, et ce sentier lui-même a été inondé, se transformant en un marécage où il m’a fallu patauger. J’aurais passé ma vie entière engluée dans ce bourbier si je n’avais pas eu mon père. C’est Papa qui a planté des arbres au bord de ce marécage. Dans les branches de ces arbres, il a accroché des lumières pour me permettre de voir dans les ténèbres. »
Betty est un livre puissant, d’une belle écriture, qui nous fait passer par toutes les émotions. Lisez Betty, vous en sortirez chamboulé ! Et si vous arpentez les centres CCAS, vous trouverez Betty dans la dotation 2021.
C. ALIPHAT
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