PORTRAIT

Françoise Fradin,
l’engagée d’ici et d’ailleurs

Françoise Fradin est un étonnant mélange de confiance et de doute, de douceur et de résistance. Depuis 30 ans, sa vie est ponctuée de rencontres, d’histoires et d’engagements. Au fil des mots, elle nous donne une belle leçon de force et d’humanité. Un portrait toujours trop court pour les paroles passionnantes de cette femme étonnante.

Françoise, merci d’avoir accepté cette entrevue pour nous parler de vous et de vos engagements. Je me doute qu’il s’agit d’un exercice inhabituel, mais pourriez-vous vous raconter en quelques mots ?

F-F : « (Rire) Je doute de moi mais en même temps j’essaie toujours ! C’est paradoxal mais vrai. Le doute me permet de ne pas tomber dans l’excés de confiance. La remise en question est essentielle tant qu’elle ne construit pas une barrière qui vous empêche d’explorer le terrain de l’engagement et du militantisme. J’ai continuellement besoin de donner du sens à ce que je fais, de servir à quelque chose. »

Aujourd’hui, avez-vous la preuve que vous servez à quelque chose pour reprendre votre expression ?

F-F : « La preuve non mais le sentiment oui. (rire) Je pense avoir toujours été dans l’archi-concret. J’ai eu les mains dans le cambouis très vite. Déjà en intégrant une entreprise de service public. Ce n’est pas rien. En devenant formatrice secouriste au sein des IEG pendant 19 ans. Ca aussi, ce fut une expérience forte et révélatrice. J’ai enchaîné les mandats au sein de mon syndicat CGT Mines Énergie 44 (CHSCT – de 1990 à ma retraite -, DP, CE, DS…) toujours dans le souci de défendre avec force et sincérité l’intérêt des travailleurs. Dans la continuité du Par les agents, Pour les agents, j’ai tout naturellement intégré les Activités Sociales en rejoignant les équipes de la CMCAS pendant de nombreuses années. Sur un plan plus personnel et cette fois-ci à l’international, je m’investis en tant que responsable communication et secrétaire de l’association Aidons-les à grandir basée à La Chapelle-sur-Erdre et qui accueille les orphelins du Burkina Faso. Alors vous savez, après plus de 30 ans d’engagement – syndical et associatif -, j’ai le sentiment d’œuvrer concrètement et à faire très modestement la différence tant sur les individus, que sur le collectif. S’engager est un enrichissement phénoménal. Être au service des autres et des causes est pour moi une raison d’être. Alors arrêter cela, impensable. « 

Cette fois ma question ne portera pas sur votre engagement mais sur un tout autre registre. En ce mois symbolique pour les femmes, pourriez-vous nous dire si au cours de votre carrière, vous avez été ramenée à votre genre ?

F-F : « Bien sûr, j’y ai été ramenée. Surtout au début de ma carrière. Et le plus souvent pas de manière bienveillante. À 21 ans, à mon arrivée à EDF en 1981 en région parisienne, j’ai intégré un service informatique. Nous étions 50. J’étais la seule femme. On m’a immédiatement définie comme une femme d’abord, et agent ensuite. D’ailleurs, je n’en garde pas un bon souvenir. J’y suis restée 6 mois avant de changer de service. Cette période m’a marquée. »

Et au niveau syndical ?

F-F : « Et bien pour être sincère. Jamais. J’ai toujours été perçue comme une force militante aux compétences diverses qui s’inscrivait parfaitement dans ce collectif pourtant essentiellement masculin. Le syndicalisme m’a beaucoup aidé à me forger et à dompter ce doute pour le transformer en force incroyable au service de mes causes. C’est pour cela que, même en inactivité de service, je continue de m’investir dans mon syndicat CGT Mines Énergie 44 en tant que trésorière. »

Je vous remercie chaleureusement Françoise pour ce temps d’échange. Merci à vous et longue vie à l’engagement !

S.C.

Appel aux dons / Bénévoles

Le contexte au Burkina Faso est critique depuis le coup d’état. Le centre accueille davantage d’enfants et se retrouve dans une grande difficulté financière. Habituellement, les dépenses quotidiennes se montait à 6 000 Francs CFA et nous passons aujourd’hui à 8 000 Francs CFA. Nous constatons également une augmentation de la nourriture. Le maïs par exemple est passé de 23 500 Francs CFA à 27 000 Francs CFA en décembre 2021.
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