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Les mécanismes du marché de l’énergie électrique à l’origine d’une flambée des prix depuis septembre 2021
Quel est le contexte ?
Si l’on peut expliquer l’augmentation du prix du gaz (conjonction internationale avec une forte demande, beaucoup d’arrêts techniques en Norvège etc…), pour l’électricité, c’est différent car il n’y a pas eu d’augmentation du coût de production de l’électricité en France tous ces derniers mois.
Quelle est la part du gaz dans la production électrique de notre Pays ?
La part du gaz et du pétrole dans la production électrique française représente 7% et en Europe 20%. Si on prend juste la part du combustible, seul 10% du coût total de production de l’électricité dépend du gaz en Europe.
Qui est responsable de la hausse du prix de l’électricité?
On peut dire que la hausse du prix de l’électricité sur le marché européen n’est dû qu’au mécanisme du marché.
Si la France était restée dans le système des Tarifs Réglementés de Vente (TRV) qui existaient du temps où EDF était un EPIC (Établissement Public à Caractère Industriel et Commercial) devenu maintenant, depuis la loi du 9 aout 2004, une SA (Société Anonyme), le prix n’aurait pas évolué ou quasiment pas puisque les coûts n’ont pas évolué en globalité.
Comment le mécanisme fonctionne ?
Le prix du marché est égal au coût de production de la centrale la plus chère de tout le réseau interconnecté européen, et ce même si la part de production de cette centrale représente une part infime de la production totale (le prix de gros est indépendant des quantités produites).Il y a donc un alignement du marché sur le prix marginal de production de la dernière centrale appelée par le gestionnaire de réseau (RTE pour la France). Autrement dit, si une centrale gaz fournit 1% de l’électricité du réseau interconnecté le coût de production de cette centrale sera appliquée à 100% de cette électricité sur tout le marché de gros.
Ainsi, si le prix du gaz flambe sur les marchés du gaz, dès qu’une centrale à gaz sera appelée en production, son coût de production s’appliquera mécaniquement à l’ensemble de l’électricité produite sur le réseau interconnecté européen, même si cette électricité est globalement produite à partir de barrages hydrauliques ou de centrales nucléaires dont les coûts sont bien plus faibles et quasiment stables.
En conséquence, le prix de gros de l’énergie ne reflète pas le mix énergétique de chaque pays et donc les choix politiques structurants du parc de production. Le mix énergétique ou bouquet énergétique est la répartition des différentes sources d’énergies primaires (nucléaire, gaz, hydrocarbures, charbon, énergies renouvelables etc…) consommées dans une zone déterminée par exemple pour nous la France !
Quelle conclusion en tirer ?
Avec ce mécanisme de marché, les prix de gros sont liés au prix du gaz et deviennent incontrôlables. Les opérateurs s’échangent l’électricité au prix de gros pour ensuite répercuter la variation des prix sur leurs clients.
Certains consommateurs ont :
- accès au Tarifs Réglementés de Vente (TRV) applicables aux clients résidentiels dont les contrats ne dépassent pas 36 KW et ne sont pas concernés à ce jour par ces hausses.
- des contrats de fourniture avec des prix fixes garantis sur plusieurs années, donc pour l’instant ils ne subissent pas les hausses de prix des marchés de gros. Ils subiront ces hausses plus tard au moment du renouvellement de leur contrat.
- des contrats indexés sur les prix de marché et subissent dès à présent ces hausses sur les marchés de l’électricité (les industriels par exemple).
Le bouclier tarifaire est-il une mesure efficace de protection des consommateurs français ?
(Un bouclier mis en place en septembre 2021 pour limiter la hausse à 4%). Ce bouclier subit une hausse de 15% au 1er février 2023 !
Le bouclier tarifaire avait été annoncé par le Premier ministre pour faire face à l’exceptionnelle hausse des prix de l’énergie observée depuis la mi-2021. La mise en place de ce bouclier tarifaire par le gouvernement visait alors à limiter à 4% la hausse moyenne des TRV (Tarifs Réglementés de Vente) applicables aux clients résidentiels (jusqu’à 36 KW de puissance). Si le bouclier tarifaire n’existait pas, il y aurait une augmentation du prix de l’électricité de 40 %!
Quelques fournisseurs alternatifs (concurrents d’EDF) ont spéculé en vendant sur le marché de gros européen (à 300 ou 400 euros le mégawatt) une partie de « leurs térawatts » qu’ils avaient obtenu grâce à l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) à 42 ou 46 euros le mégawatt pour leurs clients!
Brèves informations
Sans polémiquer sur les énergies renouvelables (éolien ou solaire), leur problème majeur est l’intermittence de leur production avec quand même un cout supérieur à l’hydraulique et le nucléaire!
Pour information, après le fiasco de certains fournisseurs alternatifs qui ont préféré abandonner leurs clients pour faire du profit ou par peur de prendre un bouillon financier, des dizaines de milliers d’usagers reviennent vers le fournisseur historique (EDF) pour bénéficier, à minima des TRV comme ils y ont droit.
Ce retour va coûter cher à EDF car en bon gestionnaire il vend sa production en début d’année. Le résultat de ce retour important de clients va obliger EDF à acheter sur le marché de gros une production qu’elle n’a plus, et qu’elle va revendre à ses nouveaux clients aux coûts des TRV (cherchez l’erreur !).
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