ZOOM
Zoom sur le CLHEE,
Collectif Lutte et Handicaps
pour l’égalité et l’émancipation
À l’occasion de la formation des élus de la CCAS qui s’est déroulé à Rennes en septembre dernier, Mathilde Fuchs, membre du Collectif Lutte et Handicaps pour l’Égalité et l’Émancipation s’est exprimée sur la situation des personnes handicapées en France.
Ce collectif est d’abord né d’une opposition au report de la loi de 2005 qui astreignait toute entreprise à se rendre accessible aux personnes en situation de handicap avant le 11 février 2015, sans quoi, des sanctions pénales seraient appliquées.
En 2016, mué par le besoin d’agir, le collectif est devenu le Collectif Lutte et Handicaps pour l’Égalité et l’Émancipation et a ainsi élargie son champ d’action. Avec l’intime conviction que les mesures en faveur des droits des personnes en situation de handicap ne peuvent être réfléchies et mises en place sans elles, ce collectif est composé essentiellement de personnes concernées. Comme nous le dit Mathilde Fuchs, » La parole devrait être donnée aux concernés directs, car rien ne peut se faire pour nous sans nous, comme toute autre minorité. «
Dans un souhait de toujours améliorer ses services en faveur de la solidarité et de l’équité, les élus de la CCAS ont pu visionner une vidéo proposée par Mathilde sur une association suédoise et échanger avec cette dernière sur des mesures à adopter ou non.
M-F : « On peut voir l’importance d’un échange avec des personnes concernées car pour moi ce qu’ils proposaient de mettre en place ne correspondait pas complétement à la réalité de notre accompagnement. Même si ça venait d’une bonne volonté, étant donné que ces personnes n’étaient pas elles-mêmes concernées directement par le handicap, elles ne pouvaient pas connaître les besoins réels.
Cet échange a été bénéfique car il nous a permis d’expliquer ce qui ne convenait pas et d’en discuter concrètement avec eux. »
La CCAS met déjà en place différents moyens pour favoriser l’autonomie et l’inclusion des personnes en situation de handicap. Notamment avec le projet HANDI-Initiatives qui est un fonds créé pour mettre en place 3 types de projets. Ceux pilotés par les CMCAS et visant à améliorer l’accès à l’éducation, au sport, la culture, au logement, à l’emploi, ainsi qu’aux aides médico-sociales. Ainsi que les projets d’accessibilité aux Activités Sociales de la CCAS comme les événements culturels et sportifs et les projets d’accessibilité aux séjours vacances CCAS au même droit que tout autre bénéficiaire.
Les situations de santé particulières et le handicap ne sont pas un frein au départ ni à l’inclusion, mais des moyens matériels et humains sont nécessaires. Les séjours pluriels par exemple proposent pour les adultes et enfants concernés, de participer à des séjours en « milieu ordinaire » tout en bénéficiant d’un accompagnement renforcé par des animateurs sensibilisés aux problématiques liées au handicap et par des assistants sanitaires. Peu importe le matériel ou les soins nécessaires, le tarif du séjour reste le même sans coût supplémentaire.
Le CLHEE se bat pour apporter de l’information et révéler les pratiques qui peuvent sembler bénéfiques comme la construction d’institutions pour les personnes en situation de handicap mais qui, en réalité, n’est qu’une forme d’enfermement et d’exclusion. Dans l’expectative, leur site internet pourra permettre à n’importe qui de se renseigner sur une thématique et ainsi de ne pas être biaisé par les associations « gestionnaires » censées porter la voix des personnes handicapées mais qui sont tenues par l’intérêt financier qu’elles ont vis-à-vis de l’état.
Sur leur site se trouve dès à présent un manifeste détaillant et définissant leurs luttes comme la lutte contre le validisme*, l’handiphobie, les clichés et le misérabilisme**, les luttes pour la défense de la vie autonome, du droit de faire ses propres choix de vie, d’avoir une sexualité libre et non-marchande…
Aujourd’hui, il devient nécessaire que tout un chacun se renseigne et comprenne véritablement les enjeux de la lutte pour le respect des droits des personnes handicapées.
M-F : » Il y a du boulot, mais on va continuer à se battre pour que les gens comprennent que la vie autonome est possible et que les personnes concernées par le handicap puissent connaître leurs droits et leurs possibilités et savoir qu’ils doivent être respectés. »
*Validisme : le validisme se caractérise par la conviction de la part des personnes valides que leur absence de handicap et/ou leur bonne santé leur confère une position plus enviable et même supérieure à celle des personnes handicapées.
**Misérabilisme : le discours misérabiliste consiste à présenter les personnes en situation de handicap comme des êtres de souffrance, vivant dans la limitation, la plainte, la frustration et le regret, objets de soins, de préoccupation et d’attention pour nos proches et/ou comme des charges pour la société.
I.ABADA
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